En anglais, on appelle clutter les petits tas qui se forment dans les lieux insolites d’une maison. Amas aléatoires de boutons de rechanges, vieilles clés de valise, choses « fondamentales » à ranger et cartes de vœux nécessitant une réponse, ils semblent ne jamais vouloir disparaître. Comme des vagues qui se referment sous mes pas, les objets envahissent le territoire de mon désir de perfection. Oui, il y a un lien entre l’ordre de ma maison et l’ordre intérieur de ma personne. Dois-je mourir écrasée par cette affirmation ? Marie Kondo semble me dire qu’il y a une solution à mon problème. Dans son livre La magie du rangement, (bestseller mondial avec plus de 2 millions de copies vendues), elle propose une méthode drastique pour en finir avec le désordre. Partant de l’affirmation que nos maisons regorgent de choses que nous n’aimons pas vraiment, elle propose une apocalypse : jeter – presque – tout. Dans un blitz de positivité, regrouper face à soi toutes les choses de la même catégorie, habits, livres, souvenirs et j’en passe, et se poser avec honnêteté la question : « Cet objet me procure-t-il du plaisir?». Afin de répondre à cette question, il faut se projeter dans l’objet, le toucher, le caresser et sentir l’impression qu’il procure. Si la chose est sauvée du nettoyage radical, il faudra ensuite lui trouver une place qui lui sied pour la valoriser. Devant l’immense tas d’habits d’été et d’hiver (elle propose de regarder les deux ensemble), je murmure un doute : « Devrais-je parler avec TOUS les habits? ». Le tas contient des reliques héritées d’amis, des cadeaux de Noël de couleur douteuse, des vieilles choses auxquelles je me suis habituée. Dans le silence quasi-méditatif de ce maniement, la magie opère. Je redécouvre ce que j’ai à la lumière des détails et je me défais du reste, je largue du lest. La méthode KonMari (c’est ainsi que s’appelle la méthode de Marie Kondo) propose ensuite un type particulier de rangement, non pas en piles, mais en petit paquets repliés comme des livres, côte à côte. Je m’y essaie, le geste vient vite, et je range ainsi dans le tiroir et la penderie, en dégradés, du plus foncé au plus clair, pour avoir du plaisir (toujours lui) lorsque j’ouvrirai l’armoire. Je me consacrerai aux autres pièces de la maison avec la même méthode, en allant progressivement vers les choses plus difficiles à abandonner. Devant mes sacs poubelles de choses inutiles ou à donner, je me demande : « Pourquoi ai-je accumulé ?» Par peur du vide ? Par peur de ma pauvreté ? Oui, une magie a opéré. Je comprends que ranger c’est accepter et aimer ce que j’ai, vivre plus simplement et ne plus dépendre de ce que je pense que je devrais avoir.
Pour avoir accès au livre « La magie de rangement » editions First 122 pages
Pour accéder au site de Marie Kondo
Pour regarder Marie plier, voici la vidéo la plus rigoureuse, mais on en trouve de très nombreuses sur internet: