«Plus d’un million d’exemplaires vendus», dit mon édition de Jardiner avec la lune 2013. Me voilà donc confrontée à tous ces jardiniers «amateurs d’horoscope» qui croient que la lune a un impact sur le jardin. Dire que je suis sceptique est un euphémisme. Dans le doute, si l’on n’est pas saint Thomas, la méthode est la recherche scientifique ou la vérification sur le terrain. Jardiner avec la lune part de deux principes élémentaires: si la lune, par sa gravitation, entraîne l’eau des océans dans la danse des marées, elle fait de même avec l’eau contenue dans la terre
et la sève contenue dans les plantes. C’est pourquoi, à des moments précis du mois, la terre pèsera plus lourd en eau qu’à d’autres, favorisant ainsi le travail de la terre. En outre, la lune fournit, comme le soleil, de la lumière dans ses périodes de croissance et de plénitude. Par opposition, d’autres périodes inhibent la croissance des plantes par manque de lumière nocturne. Les calendriers lunaires précisent donc les dates auxquelles planter les plantes (souvent divisées en quatre groupes: racines, fleurs, feuilles et fruits), les jours où travailler la terre et, surtout, les jours durant lesquels il ne faut rien faire. Facile!
Je pourrais me contenter de cette théorie et surtout faire confiance aux millions de jardiniers qui, depuis la préhistoire, regardent la lune et se fient à elle(comme ma mère, professeur de philosophie et choquée par mes doutes). Mais je suis une femme de mon temps et douter est ma seconde nature. Je cherche sur internet, mais peu d’études ont été réalisées sur ce sujet: il est en effet impossible de répliquer en extérieur, sur plusieurs années, des conditions climatiques similaires, de façon à isoler l’impact de la lune dans la croissance des plantes. Les quelques études réalisées concluent à un impact éventuel, mais il se pourrait aussi que les jardiniers attentifs à la lune fassent simplement plus attention à leur potager que les autres. Tout ceci me laisse perplexe. Sans compter que certains calendriers renchérissent en intégrant les constellations, les équinoxes et les éclipses pour fixer les dates avec une précision extrême. Du genre: «Aujourd’hui on plante les dahlias». Là, je fronce carrément les sourcils.
Alors? Devant le mystère réel du pourquoi les choses poussent et ne poussent pas, ne devrais-je pas cueillir la réponse qu’on me propose? Après tout, il est aussi raisonnable de croire que l’Australie existe même si je ne l’ai pas vue! Comme d’autres lecteurs de l’Echo Magazine, je vais donc me laisser tenter et suivre, mois après mois, le calendrier publié. Lune y es-tu?
Mode d’emploi détaillé de jardiner avec la lune (rustica)
recension des recherches sur les effets de la Lune dans le jardinage: