Moi qui croyais que les palmiers avaient tous la même tête! La visite de l’exposition en cours dans les salles du Conservatoire et Jardin Botaniques (CJB) de la ville de Genève
m’a fait découvrir un monde: la famille des palmiers (Arecaceae ou Palmae).Elle compte plus de 2400 espèces,les plus connues étant le cocotier,le dattier, le palmier à huile et le palmito, dont le coeur est comestible. Et Genève est un lieu privilégié pour les découvrir: le CJB abrite la plus belle collection de palmiers vivants de Suisse. C’est aussi un lieu de recherche important et son herbier est un des plus grands du monde. J’ai donc découvert que le palmier n’est pas un arbre comme les autres. Il n’a pas de tronc, mais une tige (la
stipe) qui croît sans s’élargir. Il n’a pas de branches, mais des palmes qui le couronnent en forme d’éventail. Il est un des arbres les plus anciens de notre terre, et probablement parmi
les plus complexes. Le plus fascinant est son intégration dans la culture des pays et des peuples des régions subtropicales où il pousse. Car dans le palmier tout est bon, de
sa stipe à ses palmes, de son coeur à ses fleurs, de ses fruits à ses fibres. Même ses parasites,les charançons rouges,méritent qu’on en parle un jour. Outre sa fonction nourricière,le palmier sert à fabriquer des chapeaux,des instruments, des habits, des hamacs ou des meubles.Mais cette richesse multiforme est menacée par la monoculture des quatre grandes espèces déjà citées, surtout dédiées à la production d’huile: 25% de l’huile végétale de la planète provient des palmiers. Le CJB se penche depuis longtemps
sur les divers aspects botaniques et ethnobotaniques (l’étude du rapport entre les hommes et les plantes) de cette plante à la fois mystérieuse et versatile. L’exposition temporaire «Palmes aux herbiers», qui est ouverte jusqu’en octobre 2013, inaugure le nouveau cabinet des curiosités présent dans le parc. On y trouve quelques-unes des belles planches anciennes de l’herbier et l’explication de tous les enjeux économiques liés à cette plante incroyable.Cette mini-expo préfigure la grande exposition de l’été prochain sur le même sujet. Auparavant, le 22 mai, sous l’appellation «palmes gastronomiques», l’atelier vert permettra aux visiteurs de tester quelques recettes en révisant leur botanique. Je m’en réjouis déjà!
Horaires des visites, programmes et visualisation d’une partie de l’herbier à voir sur le site du CJB
Article publié dans l’Echo Magazine